samedi 23 mars 2013

Bleu roi, broderies et fleurs de lys

Le passage entre crochets n'est qu'une longue introduction ennuyeuse.

The part between square brackets is nothing but a long, boring introduction, and therefore won't be translated, sorry.

[Ce matin au réveil, une pensée prédominait dans cette masse embrouillée qui, une douche plus tard, mériterait le nom de "cerveau".
Je vais récupérer ma robe.

C'est donc joyeusement que j'enfilai un pantalon lambda et partis gambader sur les routes de campagne. Une demi-heure plus tard, sur le coup de dix heures, me voici à la Poste à montrer les pièces nécessaires à la réception du bijou.
Drame : la postière ne le retrouvait pas. "C'est bizarre, on l'a reçu mais il n'est pas dans la réserve... Vous êtes sûre que personne ne l'a pris pour vous ?"
Oui. Oui, j'en suis diablement sûre et donne-moi mon colis peasant et si la Poste me l'a perdu je lui intente un procès et je vais la détruire la tuer et laisser couler ses tripes sur le portail de l'Elysée et...

(Je n'ai pas encore réfléchi à la manière dont on peut égorger une entité immatérielle, mais l'esprit humain est plein de ressources.)
L'humeur moins gaie, je repartis donc, non sans avoir laissé mon numéro de portable - au cas où. Une nouvelle demi-heure de marche et je retrouvai mon antre ainsi que mon portable, qui annonçait, oh surprise ! un nouveau message.

Elle avait retrouvé le colis. Le bébé se trouvait masqué par des pachydermes postaux.

Après avoir laissé couler ma rage dans un long cri d'agonie, je repris donc le chemin du village et réussis, enfin, à mettre les mains sur le joli paquet.]


Bref, j'ai reçu ma Méta.

Long story short, I received my Meta.

Elle est bleue, elle est brodée, elle a des boutons en camé et des fleurs de lys, et elle a du shirring, ce qui fait d'elle la plus confortable de mes trois robes.
Mon jupon à l'agonie ne lui rend pas hommage.

It's blue, it's embroidered, it has carved buttons and fleurs de lis, and it's got shirring, which makes it the most comfortable of my three dresses.
My dying petticoat doesn't pay tribute to it.



Ai-je déjà parlé de mon amour pour les poses prétentieuses ? Non ? Eh bien c'est fait.

Have I already talked about my love for conceited postures? No? Well, now it's done.


Le Lolita me rend très heureuse mais, après avoir revu l'ordre de mes priorités, j'ai décidé d'arrêter les achats. Dorénavant, j'économiserai pour un projet de longue date qui me tient beaucoup à coeur (plus encore que ma dreamdress sur un site de seconde main, oui oui).
Ce qui me laisse songeuse quant à ce que je vais bien pouvoir poster sur ce blog (des wishlists, sans doute - beaucoup de wishlists).

Lolita makes me very happy but, after having revised the order of my priorities (HP, anyone?), I decided to stop buying. From now on, I'm saving up for a long-standing project.
Which leaves me pensive when it comes to what I could post on this blog (wishlists, most likely - loads of wishlists).




samedi 16 mars 2013

Parfois, j'aimerais que le monde corresponde à ma vision du Lifestyle.

Deux posts en une journée, quelque chose ne va pas.

Two posts in a day, something's wrong.

Dernièrement, j'ai été prise d'une frénésie Lolita, comme à peu près tous les trois mois. Sauf que cette fois, au lieu de se traduire par une consommation intense de blogs Lolita et des léchages de vitrine virtuels sur les sites d'Innocent World, Millefleurs et autres Victorian Maiden, c'est mon porte-monnaie qui en a fait les frais.

Lately, I've been craving Lolita- it happens about every three months. But this time, instead of reading Lolita blogs and window-shopping on Innocent World, Millefleurs or Victorian Maiden websites, I actually bought something.

J'attends donc, en plus d'une commande F+F, cette petite merveille :

So, in addition to a F+F parcel, I'm waiting for this wonder:



Et si quelqu'un vend une robe longue, Classic ou Gothic et pas trop chère, je prends. On ne sait jamais, j'arriverai peut-être à vider intégralement mon compte avant avril, ce qui semble être un défi intéressant.

And if someone's selling a long, Classic or Gothic, not too expensive dress, think of me. Who knows, maybe I'll manage to empty my bank account before the beginning of April. Looks like an interesting challenge, doesn't it?


Aujourd'hui, j'avais envie d'essayer une tenue plus pratique que du Lolita pur et dur. Si je portais des robes au quotidien, voilà ce à quoi ça ressemblerait :

Today, I wanted to try on an outfit more practical than Lolita. If I could wear dresses on a daily basis, it'd probably look like this:





JSK : ETC
Reste : offbrand
(Cheveux : Kage-chou)

La seconde photo est là pour montrer le maquillage. Parce qu'il y en a, oui, même si on ne dirait pas.

The second picture is here to show the make up. Because there is, yes.

En tout cas, ce genre de tenues est diablement confortable quand on va en ville.

Anyway, this kind of outfits is so comfortable to go out.

Cette magnifique transition me permet d'enchaîner sur un nouvel achat absolument adorable et auquel ma webcam ne fait absolument pas honneur : une sorte de boucle d'oreille à pince en forme d'oiseau.

The wonderful transition allows me to move on to a new, very cute purchase my webcam doesn't pay tribute to: a kind of bird-shaped earring.


En vrai, c'est très joli. Si si.


Plus le temps passe, plus j'ai l'impression d'aller à rebours. Quand j'ai découvert le Lolita, je considérais qu'on ne pouvait pas sortir sans la panoplie complète, y compris un maquillage et une coiffure soignés, avec une poignée d'accessoires (fleurs, rubans, ce genre de choses) et des talons. En fait, bien que n'étant pas Sweet, je rentrais dans la mentalité OTT actuelle.
Puis le temps passa et j'appris à mettre un peu d'eau dans mon vie - notamment parce que le Lolita, c'est cher et qu'on apprend vite à se débrouiller avec trois blouses offbrand et des collants unis.
Le déclic advint quand je commençai à parler avec Shimi (oui, Shi-chou, vous avez eu un impact décisif sur ma vision du Loli !) et à réaliser qu'en fait, on pouvait être Lolita avec des coordinations très simples. Parce que les tenues aux mille détails, c'est très joli quand on les porte tous les trente-six du mois. Lorsqu'on est Lolita au quotidien, ça pose un tantinet plus de problèmes.
Et au final, alors que le style évolue vers l'OTT et l'amour des détails, je m'amourache de plus en plus des tenues simples, voire assez strictes, avec des pièces comme celle-ci (en brun ou en noir, s'entend) que je détestais à mes débuts.
Comme quoi.

The more time passes, the more I feel like going backwards. When I discovered Lolita, I thought it was impossible to go out without a whole Lolita outfit, good make up, pretty hair, a few accessories (flowers, ribbons) and heels. Actually, despite being Classic, I fitted the current OTT mentality.
Then time passed and I learnt to mix water with wine-especially because Lolita is expensive and we soon learn to deal with three offbrand blouses and plain tights.
The revelation took place when I started talking with Shi-chou. She made me realize that Lolita doesn't require excessively complex coordinations. Because detailed outfits are very pretty when they're worn once in a blue moon- everyday lolitas have it a tiny bit harder.
So, while the fashion evolves to a more OTT style, I become infatuated with simple, and even strict outfits, with items like this one (in brown or black) that I couldn't stand at first.



Le Fleuve des dieux, Ian McDonald

Le Fleuve des dieux (titre original : River of Gods) est un roman de SF publié en 2004 et écrit par Ian McDonald, qui est très bien parti pour devenir un de mes auteurs favoris (et en plus, il est Irlandais : que demande le peuple ?).
Preuve de sa qualité, il a été finaliste du prix Hugo (celui qu'a reçu Le Cycle de Fondation d'Asimov, pour faire un lien avec un article précédent), a reçu le British Science Fiction Award et le Grand Prix de l'Imaginaire. La quatrième de couverture déclare aussi qu'il est considéré "outre-Manche et outre-Atlantique comme le roman de science-fiction le plus important des quinze dernières années", mais les éditeurs aiment bien raconter des tas de choses plus ou moins vérifiables sur leurs livres. On ne sait jamais, peut-être qu'un adorateur des Etats-Unis sera convaincu par cet argument.





Résumé officiel : "Tous les Hindous vous le diront, pour se débarrasser de ses péchés, il suffit de se laver dans les eaux du Gangâ, dans la cité de Vârânacî.
     Et, en cette année 2047, les péchés, ce n'est pas ce qui manque : un corps aux ovaires prélevés glisse doucement sur les eaux du fleuve ; des intelligences artificielles se rebellent et causent de tels dégâts qu'une unité de police a été spécialement créée pour les excommunier.     Gangâ, le fleuve des dieux, dont les eaux n'ont jamais été aussi basses, se rue vers un gouffre conceptuel, technologique, évolutionnaire — ou peut-être tout cela à la fois.     A travers le kaléidoscope de neuf destins interconnectés, Ian McDonald dresse le portrait d'une Inde future, mais aussi d'une Terre future, où tout n'est que vertige."

Pour étoffer un peu, décrivons les neuf personnages :
- M. Nanda, "flic Krishna" chargé d'excommunier (c'est-à-dire d'éliminer) les Intelligences Artificielles rebelles ou non déclarées
- Pârvati, sa femme, précieuse et bien traitée dans un pays où le ratio homme/femme est de quatre pour une, mais incomprise par son époux et par la bonne société de Vârânacî
- Shiv, un trafiquant violent qui se retrouve dans une mauvaise passe
- Shahîn Badhûr Khan, le conseiller de la Première Ministre du Bhârat (Etat issu d'une partition de l'Inde) dont les attirances amoureuses doivent rester cachées
- Nadja, une journalise suédo-afghane prête à tout pour dénicher le scoop qui fera d'elle une grande professionnelle
- Tal, travaillant sur le principal soap opera du pays, Town and Country, mais surtout "neutre", ni homme, ni femme, dans un pays où ce choix d'asexualité n'est pas très bien accepté
- Vishram, humoriste mais surtout troisième fils d'un magnat de l'énergie, qui se retrouve propulsé à la tête du département R&D
- Lisa Durnau, scientifique conviée à un stupéfiant voyage dans l'espace
- Thomas Lull, son ancien amant et scientifique de renom, vagabondant désormais à travers le Bhârat.

Vous n'avez pas tout retenu ? C'est normal. Le roman se découpe en parties dont chacune comprend des chapitres centrés sur les personnages, et le temps d'arriver à la partie suivante, vous avez tout loisir d'oublier qui sont Shiv ou Nadja. Les premières centaines de pages, à chaque début de chapitre, je revenais à la partie précédente pour me remettre en tête les personnages.

Tout ça pour dire que ce roman n'est pas de ceux qu'on peut lire en attendant le bus, abandonner quelques jours et reprendre. Il est extrêmement riche, autant dans le style que dans le scénario, et exigeant envers le lecteur. Le début est difficile, il faut du temps avant de se plonger pleinement dans l'univers, et la première partie peut être dure à dépasser.
Mais une fois que vous êtes dedans, c'est parti. Pour vous donner une idée, il y a eu une semaine entre le jour où j'ai commencé le livre et celui où je suis arrivée à la page 150, environ, puis deux jours jusqu'à la fin du livre (et c'était en semaine, avec les cours et devoirs). Alors suivez mon conseil et accrochez-vous : ce roman est addictif.
Passons rapidement sur l'un des points qui m'ont embêtée, à savoir la profusion de mots indiens. Un glossaire a été prévu à la fin du livre mais il ne recense pas tous les mots, donc à moins d'avoir de solides bases d'indien, vous risquez de vous demander ce que diable peut bien être un râja, sans parler des nombreuses références au panthéon hindou.
En revanche, on ne peut qu'admirer la crédibilité du contexte. Ian McDonald a beaucoup travaillé sur l'univers et ce Bhârat futuriste ne paraît pas improbable du tout. Les personnages sont aussi très crédibles, chacun avec son histoire, ses qualités, ses défauts. Mes préférés ont été Tal, le neutre, Lisa la scientifique et Shahîn, politicien musulman dans une société hindoue.

Au niveau du scénario... Il est complexe et long à se mettre en place. Je ne vois pas trop comment en parler sans spoiler, à vrai dire. Disons simplement qu'il touche aux IA, les intelligences artificielles, appelées dans le livre "aeais".

En fait, ce roman est tellement compliqué que faire un article dessus relève de la gageure. Tout ce que je peux en dire, c'est qu'il mérite les prix qu'il a reçus et que c'est une lecture à conseiller à tout le monde - y compris ceux qui n'apprécient pas spécialement la SF, car il n'a pas vraiment cette atmosphère qu'on retrouve dans le genre. Peut-être à cause de la proximité temporelle, 2047, ou bien du style de McDonald.

Pour conclure : lisez-le ! N'importe quelle bonne bibliothèque doit l'avoir.